Parce que le ciel est l'élément où irradie le céleste, de jour comme de nuit, son occupation artistique se dévoile telle une toile infinie révélant l'Œuvre paradisiaque…

Allaïa Tschann, Tschann, Jeux divins

Déjà, le naturalisme, qui par la complexité de sa définition intègre un processus de mise en accord collectif au travers des sciences naturelles mais aussi sociales, ne trouvait-il pas un écho des plus subversifs, en 1978, avec le naturalisme intégriste, tel qu'énoncé dans le Manifeste du Rio Negro* de l'historien d'art Pierre Restany ?

Tel le fleuve amazonien ou l'un de ses affluents, comme le Rio Negro, intensifiant l'éclat des émeraudes, les évènements actuels et passés marqueraient, outre le règne de la haine et de la violence, l'imminence d'une sensibilité naturaliste, au travers d'une sensorialité toujours plus accrue, révélatrice d'une dimension nouvelle face à l'utopie des systèmes politiques. Définitivement, l'air du temps serait bien plus à la venue paradisiaque d'une paix universelle plutôt qu'à la dissémination politique d'un chaos belliqueux...

Aussi, le théoricien français se fit avant tout témoin d'une société à venir puissamment sensitive où la moindre émotion devancerait tout processus savant. En parallèle, un mouvement intégriste aurait plus le potentiel de partager un sentiment, tel un sentiment d'injustice et de miséricorde inassouvi, qu'une science, tel un dogme religieux ou philosophique établissant rigoureusement les individus dans la vie. En effet, dans ce partage, d'ordre purement sensible, l'individu est abordé en tant que sujet, se conférant lui-même une utilité et de ce fait non préjudiciable, pour l'ensemble de la société, en cas de disparition (liberté individuelle). À l'inverse, dans le partage d'ordre intellectuel, l'individu est consciencieusement abordé en tant qu'objet, lui conférant une utilité objective, préjudiciable pour l'ensemble de la société, en cas de disparition (adaptabilité universelle).

Car, si par la force des choses les êtres sont amenés à une plus grande réceptivité envers la nature, ils ne le sont encore que trop faiblement envers leur propre nature... Fort MALheureusement, dans une société dite intègre, tout indiquerait que l'être humain n'a que peu de valeur en soi (en-soi) et pour soi (pour-soi), à commencer par l'existence de bidonvilles et de clochards. Sans doute, le bien-être animal s'immiscerait en problématique expiatoire…

Aussi, l'économie des pays développés qui prétend se révéler, jour après jour, comme obstacle majeur à la protection de l'environnement, reste bien mineur face à celui de désinformation. En effet, sur une Terre qui compte plus de 7 milliards d'habitants, avoir plus de la moitié sous le seuil de pauvreté est d'autant plus redoutable que cela constitue une énergie chaotique immaîtrisable par essence, rendant d'office caduque toute espérance de réveil ou sursaut mondial. De surcroît, cette énergie trouve un facteur démultiplicateur dans la bombe démographique que génèrent des individus démunis pour qui l'enfantement n'est finalement que la seule richesse.

Pourtant, dans une conscience planétaire, empreinte d'altérité, seule la suffisance d'une pauvreté intellectuelle, tel qu'un narcissisme intrinsèquement morbide, et non l'impossibilité pratique à accéder à une richesse intellectuelle, ne devrait-elle naturellement pas condamner un être humain lambda ? Si bien que prétendre maîtriser toutes les données d'un changement conséquent, notamment par l'acquisition de parcelles de nature, sans s'assurer préalablement de l'effectivité de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme dans chaque pays, dont l'obtention de droit à un niveau de vie suffisant (DUDH/Art.25), paraît objectivement n'être, au pire, qu'une désinformation supplémentaire et, au mieux, qu'une utopie révélatrice de l'entière nature des choses. Une utopie, donc non pas à subir mais à sublimer, ou, suivant  les pas de Pierre Restany, à recomposer telle une toile vierge, rendant absolument tout possible et même... compossible !

Avec, pour preuve indubitable d'un brio universel, la notion paradisiaque…

Force est de constater l'échec abyssal d'une vision juste trop scolaire en matière d'éducation, dont le devoir initial reste de tendre vers l'universalité des peuples, et la sous-évaluation d'une vision plus autodidacte, capable à la longue de sortir des sentiers battus en intégrant toutes les cultures. Faut-il encore et toujours rappeler que la seconde guerre mondiale est le fruit d'une recherche insensée, menée par une myriade de hauts gradés, grands diplômés compris ? Ainsi, l'heure n'est plus tant à l'embauche de professeurs, vu la quantité d'informations en partage, mais de fournir à chacun les moyens pratiques d'accéder à toutes les sciences (artistiques, physiques, politiques etc…), avec pour points phares la lecture des textes philosophiques, psychologiques et, bien-sûr, théologiques ! Plus que jamais, l'heure est aux échanges sociaux, avec leurs échanges de savoir-vivre, de savoir-faire et de savoir-être, mêlant professeurs diplômés et philosophes érudits. Car, tout compte fait, n'est-il pas ubuesque de noter les dissertations philosophiques, soit l'application cruciale de la sagesse (autocritique) dans la libre-pensée ?! IrréméDIABLEment, puisqu'assujetti à un jugement humain, non dénué d'erreur et des plus formatés, chaque élève s'imprègne d'une aliénation collective, favorisant in extenso bien plus l'expression de la violence que l'expression individuelle. Dès lors, un pli étant vite pris, l'impossibilité à défendre une pensée mûrement réfléchie sur la valeur de sa vie, c'est-à-dire la plus objective possible dans sa singularité, menace d'emblée toute la société.

HEUREusement, mieux que le body art, l'écoute profonde des uns et des autres, dans leurs accords et désaccords, comme rite tribal marquant le passage à l'âge adulte, implique une nouvelle fluidité des réseaux. De la réalisation d'un partage mondial, se détachant de l'étant paranoïaque, distributeur de vide absolu, soit de non-sens, et impliquant de fait l'écoute du plus faible, dépend la perception même de l'empreinte systémique, soit celle de l'humain sur son environnement. À la nuit tombée, le  simple respect d'une notion essentielle comme la protection de la nature, dont celle humaine dans toutes ses dimensions, ouvre droit à une seconde naissance, celle non plus BÊTEment naturelle mais bien spirituelle (principe résurrectionnel).

Évidemment, le risque ne vient toujours pas d'un être humain à l'état de nature, puisqu'encore libre de ses choix, mais, bien au contraire, d'un être dénaturé, vidé de sa substance et entièrement coupé de son essence, celle située à mi-chemin entre le sujet et l'objet. Aussi, l'aptitude humaine à développer des dons naturels, le rendant parfaitement maître de son métier, ne garantit-elle pas une dimension poétique (poïétique) sur une artificialisation de la nature (doxa) ? Bien entendu, dans l'état actuel des choses, soit de crise mondialisée, c'est uniquement par la distribution équitable de moyens concrets, tels que financiers, que les êtres, d'une part, développeront pleinement leur personnalité (DUDH/Art.22.26.29) en tant que sujet et, d'autre part, prendront librement conscience de leur rôle au sein de la nature, en tant qu'objet. À l'inverse de la devise du camp de Dachau (Arbeit macht frei/Le travail rend libre), le travail ne rend certainement pas libre. L'amour de son travail, oui ! Mettre du cœur à l'ouvrage, y compris dans l'étude, reste donc le principe de base à inculquer pour ne plus polluer l'air ambiant, au sens propre comme figuré.

Cela étant, le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, comprenant le libre choix de son métier (DUDH/Art.23), n'est pas chose facile quand des parents et des systèmes finalement plus avides que politiques ne la respectent pas eux-mêmes. L'hypocrisie d'une vie, celle d'un état, l'hypocrisie des États…

Car, s'il est parfois crucial de mentir, en quelques situations périlleuses, cela ne doit en aucun cas devenir une norme ! Esclave d'un système où le rendement prime sur la vie, le pauvre est rarement le héros tant attendu par les riches. D'ailleurs, les riches sont rarement les héros tant attendus par les pauvres ! De toute façon, le sentiment héroïque, devenu quelque peu morbide, car sans réflexivité véritable (coupure éPISTémologiquE), n'est clairement plus celui recherché à l'unanimité.

Cela d'autant plus que le système financier, depuis l'introduction chinoise du papier-monnaie, sous la dynastie Song (960-1276), a établi un système fiduciaire et que le système de santé, en résonance avec des conditions de vie insuffisantes, sur le plan pratique (praxis) comme psychique (doxa), relève logiquement du pur suicide FINancier ! Sans doute, cela reviendrait à appeler le réparateur plutôt qu'à mettre directement de l'essence dans sa voiture… Certes, dans un premier temps, celui accidentel, le réparateur et l'automobiliste y trouveraient leur compte… Mais, dans un second temps, en cas de réitération, un processus de dématérialisation, concomitant à celui de désinformation, se mettrait malencontreusement en route, les coupant naturellement d'une matrice intègre, gardienne d'une évolution ontologiquement divine, puisque sensitive. Assurément, un grand dilemme existentiel s'immisce entre la mort programmée des sens et leur envolée infinie ! D'ailleurs, l'homonymie du terme d'essence avec le dogme philosophique n'intègre-t-elle pas une comparaison sans équivoque, ouvrant finalement sur une métaphore des plus terre à terre ? Le naturalisme n'est pas poétique mais bien poésie à l'état brut…

De par ce dévoilement de l'entière fragilité des êtres, une conscience planétaire s'implanterait dans une résurrection purement sensible de la matière, de sorte que chacun n'aurait guère plus d'autre choix cognitif que la réflexivité, mettant en lumière tous ses devoirs vis-à-vis de lui-même (renaissance spirituelle). Une analyse approfondie de sa viabilité, soit de la pertinence même de son existence (quasi-objet/quasi-sujet), opérerait en principe premier d'une éducation pleinement responsable.

Une probabilité existentielle qui ne trouve finalement d'autre écho qu'une probité réelle…

À contrario d'un monde désolidarisé par de violents clivages politiques, un monde divinement paradisiaque instaurerait le Royaume de Dieu par la victoire symbolique d'une armée céleste, c'est-à-dire d'une abstraction intellectuelle sur celle prosaïquement militaire… Ce qui implique l'élaboration d'une pensée toute en finesse d'esprit, telle une sublimation, comme moyen de défense et même d'attaque, puisant définitivement sa source dans l'éclat d'émeraude d'une nature originelle… D'ailleurs, dans une stratégie complète de désarmement, commander aux militaires la lecture des textes philosophiques et poétiques apparaît forcément imparable ! Au final, concomitant à leurs lectures, plus les militaires vivraient longtemps plus les chances d'un désarmement total augmenteraient significativement. Déjà, avec le niveau qui est naturellement le leur (aliénation/inclination internationale), les états militarisés d'orientation théologique se rapportent à l'étude des textes sacrés, soit donc à l'alliance la plus spirituelle de la philosophie et de la poésie.

En conséquence, si soigner le mal par le mal reste une pensée plus pessimiste que sensée, décrypter les messages, s'inscrivant structurellement dans le ciel (haute symbolique), reste plus ludique qu'utopique… Incontestablement, leur charge autant sensible qu'intellectuelle, puisqu'axée sur l'émergence tant attendue d'une paix éternelle, dirige chaque individu positivement, des déistes aux théistes et surtout des athées aux agnostiques, les rendant ainsi moins enclins à la haine.

Car, c'est par une diminution significative des dégâts collatéraux, conjointement au respect absolu des droits humains, que tous les peuples accéderont à une extension véritable de leur savoir vers toujours plus d'intégrité...

Seule la révélation d'une immanence, celle parfaitement en prise avec une transcendance, aboutit au dépassement d'une nature intégrale, fatidiquement intégriste, par une nature Absolument divine : LE PARADIS


"Ce qui importe c'est que les nouveaux réalistes se soient comportés en véritables naturalistes, c'est-à-dire en parfaits intégristes de la perception."  Pierre Restany, Journal du Rio Negro - Vers un naturalisme intégral

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